28 Août 2014
Au cours des journées d’été du parti Nouvelle Donne, la contestation de la classe politique a été virulente. Parmi les orateurs présents, beaucoup ont déploré, chacun à sa manière, l’absence de dignité de notre classe politique, chacun s’est demandé comment former une représentation politique plus intègre, plus proche des Français.
Au lendemain des journées d’été, c’était le remaniement ministériel, et avec lui le sentiment, une fois de plus, que ces gens au pouvoir ne gèrent absolument rien et se moquent de nous... Je me suis alors rendu compte que si on prend un peu de recul, l’idée d’une classe politique, au mieux incompétente, au pire corrompue, nous vient spontanément à l’esprit quand on pense à tous ces gens : mis à part quelques personnalités qui peuvent, à titre individuel, nous inspirer quelque sympathie, l’exercice du pouvoir est toujours envisagé avec méfiance, d’emblée soupçonné d’être carriériste et intéressé, dramatiquement éloigné des réalités ordinaires.
Je suis né en 1980. Et je dois l’avouer, jamais une image positive des politiques ne m’a été donnée. Tout jeune enfant, j’ai entendu Coluche, lors de la fondation des Restaurants du coeur, dénoncer leur inaction : « Ils disent qu’ils connaissent les problèmes, mais ils ne font rien ; ben nous on les connaît et on agit ! » Plus tard, adolescent, c’étaient les scandales autour du RPR et de la gestion de la ville de Paris. Aujourd’hui, l’affaire Bettencourt, Cahuzac... J’en oublie... Pas une seule période, dans la vie de notre pays, qui ait pu améliorer l’image et la réputation du pouvoir.
Ce n’est quand même pas rien, toute une génération qui n’a jamais pu considérer avec respect et confiance ses représentants politiques... Et ça dit beaucoup de choses sur l’état moral et civique de notre pays. Le travail qu’il nous faut engager pour nous déloger cette idée de l’esprit et lui substituer une vision plus confiante des politiques s’annonce long et ardu.